Les ports estuariens
Le port de Richard, comme la plupart des petits ports des mattes du bas médoc, a été créé entre 1850 et 1880, sur le débouché des chenaux de drainage suite à l’endigage des mattes, commandé aux ingénieurs hollandais par Henri IV.
De nombreux phares ont d’autre part vu le jour à cette même période, dont celui construit en 1845 à la pointe nord-est du chenal d’accès au port de Richard. Les travaux de construction du port de Richard, estimés à cette époque à environ 20 000 francs, ont été réalisés dans les années 1870 et financés presque exclusivement par la commune de Jau-Dignac et Loirac.
Des activités commerciales très florissantes s’y sont développées au XIXe et début XXe en particulier avec les anglais, les hollandais et les belges autour de la vente du vin et du fromage. Les navires les plus gros venant de l’étranger ne pouvaient pas accéder au port de Bordeaux. Ils chargeaient leurs cargaisons dans des gabarres (barques à faible tirant d’eau). Le port de Richard a ainsi acquis à cette époque ses lettres de noblesse.
Par ailleurs, avec le développement de la culture de l’huître dès 1855, le port de Richard, comme celui de Goulée, est devenu une plateforme de préparation et de transfert de naissains, jeunes huîtres pêchées dans l’estuaire pour être élevées ensuite dans le Bassin d’Arcachon.
A partir de 1930, après le chavirage de la cargaison d’huîtres portugaises du « Morlaisien », vapeur venant du Tage, cette nouvelle espèce s’installe et réussit à se développer sur les estrans de l’estuaire. L’ostréiculture supplante ainsi les autres activités portuaires et est restée très importante jusqu’en 1979, date à laquelle la commercialisation des huîtres a été interdite suite à une pollution de l’estuaire provenant du Lot, dans le secteur de Decazeville. Depuis, la nature a su reprendre ses droits et le captage de naissain est à nouveau autorisé dans l’estuaire.