D'un arbre à un phare
Au XVIIIe siècle, en plus de ces feux, un arbre qui se détachait de la végétation environnante était utilisé comme amer* par les navigateurs. Situé sur une pointe avancée à l’est de la commune de Jau, en bordure des « polders de Hollande », cet arbre (un peuplier ou un orme) était appelé « l'Arbre de Richard ». Il permettait aux marins de ne pas s’échouer sur un immense banc de sable (dit Platin de Richard).
Cette pétition aboutit en 1843 avec la construction de la tour en maçonnerie que nous connaissons encore aujourd’hui : l’histoire du phare de Richard avait commencé !
* : Un amer est un point de repère fixe et identifiable sans ambiguïté utilisé pour la navigation maritime.
Un dénommé Richard ?
Parmi de nombreuses hypothèses concernant l’origine de l'appellation Richard, la plus probable nous vient du XVIIIe siècle.
En 1727, François Le Masson du Parc (Inspecteur général des Pêches sous le règne de Louis XV) eut pour mission de visiter les Amirautés de Bayonne et de Bordeaux.
L’objectif de ces visites sur le terrain était de répondre à l’inquiétude du gouvernement concernant la stérilité de la mer et la disette de poisson.
Il s'agissait également de vérifier si les ordonnances royales sur la pêche étaient bien appliquées et de savoir qui pêchait, quoi et comment ?
C'est ainsi qu'à la lecture des procès-verbaux, nous apprenons que sur la paroisse de Jau, il y avait un pêcheur à gord* qui se nommait Pierre RICHARD, son surnom était Montchie et il possédait le 16ème gorre.
C'est au niveau de ce gorre qu'avait poussé une bel arbre qui servait de repère aux marins. C'est ainsi qu'il a été baptisé comme étant "l'Arbre de Richard".
*un gord (ou gorre) est un type de pêche composé par deux palissades convergentes d'un côté et formant un angle. La pointe de cet angle est fermée par un panier dans lequel les poissons se prennent. De nos jours, cette pêche est interdite.
Retrouvez l’intégralité des procès-verbaux dans le livre : "Pêches & Pêcheurs du domaine maritime aquitain au XVIIIe siècle - Amirautés de Bayonne et de Bordeaux" (les Éditions de l’Entre-deux-Mers).