Création du village « Le Centre »
Après la révolution, par décret de l'Assemblée Constituante du 14 octobre 1790, la structuration locale se réorganise, la commune se substitue aux paroisses. Dès 1791, les trois anciennes paroisses sont alors réunies en une seule commune : «Jau-Dignac-et-Loirac», avec élection d'un maire commun. Si cette réunification se révèle bénéfique dans bien des domaines, il subsiste toutefois un esprit de «clocher».
Pendant ce temps, avec le concours (notamment financier) de l'Archevêque Donnet (qui deviendra Cardinal en 1852) et la connivence de la majorité des conseillers municipaux, les Loiracais outrepassent leur droit. Ils démolissent leur église et entreprennent la construction d'une église plus grande, au point de jonction des trois anciennes paroisses, avec l'arrière-pensée que celle-ci devienne l'église succursale, donc principale.
En 1844, cette église est achevée , mais le nouveau conseil municipal n'y autorise pas la pratique du culte. Toutes les autorités civiles et religieuses veulent en finir avec ces querelles de clocher d'autant qu'une partie de la population n'est pas hostile au projet de cette église centrale.
Sur proposition de l'Archevêque, le Ministère de l'Instruction Publique et des Cultes, décrète le 25 mars 1850, que l'église de Loirac, soit érigée en succursale, un vicaire est nommé et le culte y est autorisé. Par un nouveau décret du 21 juin 1852, les églises de Jau et de Dignac sont supprimées et le 3 janvier 1854, la Commission des Monuments Historiques en permet la démolition. Les cimetières des trois églises sont désaffectés mais conservés en place pour respecter le souhait des familles. Jau-Dignac-et-Loirac forme alors une seule commune avec une seule paroisse. Cette église centrale est placée sous l'invocation de saint Paulin de Nole. Le mobilier des anciennes églises y est transporté et les cloches des trois anciennes paroisses sont remontées dans le clocher. Ce clocher a servi de sommet d'un triangle pour l'établissement de la carte d'État-major en 1864 et le 9 mai 1945, ce sont les cloches de Jau-Dignac-Loirac qui ont sonné la fin de la Seconde Guerre mondiale dans le Médoc, après les accords de la reddition allemande conclus au domaine de la Petite Canau. Les cloches de l’église de Saint-Vivien détruites par les bombardements alliés n’ont pu avoir cet honneur.